Blog - Antoine Delia

~See you later~

Dernier Jour – Chapitre 1

— Ça va être à toi dans deux minutes Liam. T’es prêt ?

Comme à son habitude, mon producteur venait d’entrer dans ma loge pour vérifier que tout allait bien avant que je monte sur scène. Ce petit rituel avait démarré il y a cinq ans lorsqu’il m’avait fait signer dans le label de musique dont il était lui-même le dirigeant. « Je vais faire de toi une star », me disait-il sans cesse. À partir de là, tout était allé très vite, et me voici aujourd’hui à faire la fermeture du plus gros festival électronique au monde.


I have a dream (8/8)

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Assis dans cette chaise inconfortable de l’hôpital, j’attendais que l’on m’annonce si Sam allait s’en sortir. Mes mains étaient tellement moites que je devais me les essuyer chaque minute. Ma nervosité s’expliquait facilement : mon meilleur ami avait eu une fracture crânienne par ma faute, et je ne pouvais rien faire pour l’aider. Si jamais il ne s’en sortait pas, je ne savais même pas si je pourrais continuer à vivre. C’est dans ce genre de moments où nous sommes le plus vulnérables que l’on prend conscience de ce qui compte vraiment. Si seulement on pouvait s’en apercevoir plus tôt. Mais ainsi sommes-nous faits, à prendre pour acquises toutes les belles choses de la vie jusqu’à ce qu’elle décide d’y mettre un terme, sans prévenir. J’essayais par tous les moyens de ne pas y penser, mais les salles d’attente des hôpitaux n’ont rien de rassurant. En plus de voir défiler une ribambelle de personnes dans un état critique, vous êtes entourés d’affiches de sensibilisation vous rappelant le nombre de morts dû aux cancers, aux drogues et à la route. Une flopée de pourcentages macabres était désormais incrustée dans mon cerveau et je ne pensais plus qu’à ça. Et inutile de chercher le dernier Closer parmi les magazines proposés par l’hôpital pour se changer les idées. Vous êtes seuls avec vous-même pour ressasser ce qui vient d’arriver. Et c’était mon cas avec Sam. Je m’en voulais de ce qui lui était arrivé et chaque seconde me paraissait comme une torture.


I have a dream (7/8)

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Mes yeux s’ouvrirent et je faisais face au plafond de ma chambre. Je ne savais pas encore si ce que je voyais était un rêve ou bien la réalité. Je regardais tout autour de moi et ne vis aucune différence, ce qui me fit penser que tout cela était bel et bien réel. Toutefois, je n’étais pas encore complètement sûr de cette affirmation. Lorsque j’avais rêvé la dernière fois, j’étais également chez moi et tout était à sa place. Il était donc trop tôt pour spéculer sur quoi que ce soit. Je sortis de mon lit pour me rendre compte que j’étais encore habillé, portant les mêmes vêtements que lorsque je m’étais endormi.


I have a dream (6/8)

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La neige s’était arrêtée de tomber.

Marie observait la rue du haut de son appartement. Elle logeait dans un immeuble de près de huit étages et habitait tout en haut. Elle l’avait choisi car elle adorait prendre de la hauteur pour contempler le paysage. Lors de sa première journée en tant que propriétaire, elle avait passé des heures à regarder au-dehors et à s’émerveiller sur la beauté du paysage. Quand elle était plus jeune et qu’elle n’était pas le moulin à paroles d’aujourd’hui, elle adorait se perdre dans la nature avec un carnet et un crayon et dessiner tout ce qu’elle trouvait beau. Cela pouvait allait d’un animal mignon comme le chat des voisins de ses parents à quelque chose de totalement banal comme une simple boîte aux lettres. Il n’y avait pas de règles dans ce qu’elle dessinait sauf un point crucial : elle devait trouver cela beau.


I have a dream (5/8)

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La neige s’était arrêtée de tomber. Dehors, on pouvait entendre des enfants s’amusant avec la neige. Parmi eux, on trouvait une petite fille d’environ six ans qui portait un énorme manteau orange accompagné de bottines violettes. On trouvait d’épaisses lunettes rouges posées sur son nez, et sur sa tête un bonnet marron laissant dépasser une natte blonde. Au bout de ses mains, il y avait des gants qui paraissaient être trois fois trop grands pour elle. Depuis plusieurs minutes maintenant, elle s’attelait à la réalisation d’un bonhomme de neige. Elle commença par la partie du bas en regroupant un maximum de neige possible afin d’avoir un corps assez gros pour pouvoir supporter les deux autres parties. Alors, elle prit soin de faire une deuxième boule, beaucoup plus fine que la précédente, et la déposa juste au-dessus. Il ne lui restait maintenant plus qu’à faire la tête pour terminer son bonhomme de neige. Elle rassembla une fois de plus assez de neige pour former une forme bien ronde et solide avant de la poser en tout en haut de sa construction. La structure était maintenant terminée et il ne restait plus qu’à agrémenter ce bonhomme de divers accessoires afin de le rendre plus vivant. Au sol, il y avait quelques branches que les tilleuls avaient laissé tomber, trop fatigués par le froid pour les maintenir accrochées. Elle récupéra plein de branches avant de choisir les deux plus jolies qui constitueraient les bras de son personnage. Les cailloux allaient avoir droit au même sort afin de déterminer lesquels seraient parfaits pour former les yeux de la statue de neige, le reste des pierres seraient utilisées pour former son sourire. Pour la touche finale, la petite fille ôta son bonnet et le plaça sur la tête de son nouvel ami qui paraissait désormais plus vrai que nature à ses yeux. Elle affichait un sourire de gagnante au vu de ce qu’elle avait réalisé, et les sauts de joie qu’elle faisait montraient bien qu’elle n’en était pas peu fière.