Biais cognitif

Posted by Antoine Delia on Wednesday, July 18, 2018

Qui n’a jamais entendu l’expression “l’habit ne fait pas le moine” ? Lorsque j’étais plus jeune, je ne saurais dire le nombre de fois que j’ai entendu cette phrase. Aujourd’hui, je ne sais toujours pas ce qu’un moine vient faire dans cette histoire, mais je me suis penché de plus près sur le type de cette phrase. En réalité, elle évoque un mécanisme de la pensée qui cause une déviation du jugement. Ici, notre tenue vestimentaire ne représente pas qui nous sommes et, une personne d’une haute classe sociale pourrait très bien s’habiller avec un débardeur et un jogging Nike. Ce genre de mésinterprétation porte un nom, il s’agit d’un biais cognitif et vous allez voir que derrière ce nom très scientifique se cachent plusieurs effets des plus divertissants. Je vous propose donc de vous en présenter quelques-uns par pur divertissement, mais sachez que connaître ces biais pourront vous servir pour éviter d’en commettre à l’avenir. Vous avez donc ici un article distrayant et éducatif, alors n’en perdez pas une miette !

Nous allons commencer avec l’effet Ikéa. Oui oui, comme la marque de meuble suédoise, vous allez comprendre dans un instant. L’idée est assez simple : nous avons tendance à accorder une valeur plus importante aux objets dont on a participé à la création. Par exemple, un bureau Ikéa que vous aurez assemblé à la main vous paraîtra plus important qu’un bureau acheté directement monté (et cela même si votre assemblage est de piètre qualité). Après tout, il est difficile de s’autocritiquer, et nous aurons plus tendance à aimer notre travail plutôt que celui d’un autre. D’ailleurs, pour avoir moi-même monté mon bureau Ikéa, je peux vous assurer que cet effet est assez véridique.

Passons au biais cognitif suivant, l’effet Dunning-Kruger (avouez que ça en jette à prononcer). Celui-ci est assez drôle, car il reprend plusieurs études montrant que les individus les moins qualifiés pour une tâche surestiment toujours leur compétence. Le phénomène inverse se produit également, et les personnes ayant de réelles compétences auront tendance à se sous-estimer. Une phrase du philosophe Aristote résume cela très bien : “L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.” Et je vous affirme que c’est bien Aristote qui a dit ça !

Restons dans les effets égocentriques avec le biais de confirmation qui consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses, et ce sans porter un regard sur la véracité des informations. L’être humain n’aime vraiment pas être contrarié, et même si vous lui présentiez des preuves de son erreur, celui-ci aura encore plus tendance à renforcer sa mauvaise croyance (aussi appelé l’effet retour de flamme).

Un petit dernier pour la route, nous allons toucher à un phénomène psychologique appelé l’ancrage. C’est un effet qui va pousser un individu à se fier à sa première impression lors d’une prise de décision (que ce soit sur une transaction à réaliser ou sur la confiance qu’il va accorder à une personne). On se rapproche de ce que l’on appelle parfois “l’instinct” ou “le flair”.

Si je vous ai parlé de tous ces biais cognitifs dans cet article, c’est parce que je trouve ces aspects psychologiques très intéressants du point de vue de notre réflexion. On aura toujours l’impression de prendre une décision en son âme et conscience et que rien ne pourra nous influencer. Mais lorsqu’on prend conscience de tous ces phénomènes, on serait presque à se demander s’il est possible de n’être aucunement influencé. En tout cas une chose est sûre, connaître ces principes vous permettra de les détecter chez certaines personnes à l’avenir ! Attention tout de même, car à essayer de reconnaître l’impact d’un biais cognitif sur une personne, on pourrait omettre de voir leur impact sur soi-même (ce phénomène est d’ailleurs un biais cognitif appelé biais de la tache aveugle).

Merci encore de m’avoir lu sur ce blog dont je suis particulièrement fier, car je l’ai réalisé de toute pièce ! Et avec toutes mes compétences en matière d’écriture, je vous affirme que la suite de mon récit sortira la semaine prochaine, et personne ne pourra me prouver le contraire !