I have a dream (7/8)

Posted by Antoine Delia on Sunday, March 11, 2018

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Mes yeux s’ouvrirent et je faisais face au plafond de ma chambre. Je ne savais pas encore si ce que je voyais était un rêve ou bien la réalité. Je regardais tout autour de moi et ne vis aucune différence, ce qui me fit penser que tout cela était bel et bien réel. Toutefois, je n’étais pas encore complètement sûr de cette affirmation. Lorsque j’avais rêvé la dernière fois, j’étais également chez moi et tout était à sa place. Il était donc trop tôt pour spéculer sur quoi que ce soit. Je sortis de mon lit pour me rendre compte que j’étais encore habillé, portant les mêmes vêtements que lorsque je m’étais endormi.

J’avais la chemise noire que Marie m’avait offerte pour notre premier anniversaire ensemble. Je m’en rappelle d’ailleurs très bien, car je lui avais acheté un kit de dessin professionnel. Ses yeux s’étaient illuminés en un instant, rendant son regard encore plus enivrant qu’il ne l’était déjà. Je me rappellerai toujours de ce regard, aussi fort que celui de notre première rencontre. Le bleu de ses yeux était capable de me faire oublier tous mes problèmes, je pouvais me perdre dans leur pureté et atteindre une forme de nirvana, laissant de côté tout le reste. Juste un regard me produisait cet effet. Juste son regard.

Je déboutonnai ma chemise pour la remplacer par quelque chose de plus neutre, quelque chose qui ne me ferait plus penser à Marie. J’avais besoin de l’oublier, juste le temps de la retrouver dans un rêve. J’optai d’abord pour un t-shirt blanc assez basique, puis me tourna vers un polo bleu marine. Après tout, ce n’est pas parce que j’étais dans un rêve – si tel était le cas – que je devais négliger mon apparence.

Je sortais de ma chambre et me dirigeais maintenant à la fenêtre de mon salon, en quête d’indices sur la possibilité que je sois, oui ou non, dans un rêve. J’approchai ma tête de la fenêtre et senti l’air glacé se répandre sur mon visage. On était toujours en hiver, cela ne faisait aucun doute. L’amas de neige présent sur les voitures stationnées en bas ne pouvait pas dire le contraire. J’aperçus en contre-bas un bonhomme de neige à qui il manquait une tête avant de constater qu’elle était en fait à ses pieds. Quelle drôle d’idée que de construire un bonhomme de neige jusqu’au bout et de s’arrêter au moment de poser la tête sur le corps.

J’eus beau regarder dans tous les sens, rien ne pouvait vraiment m’aider à définir si j’étais dans un rêve ou non. Mais je commençais à croire que tout ceci était bel et bien réel, il y avait en effet beaucoup trop de points communs avec la vraie vie pour que ce soit un songe. Quoique, j’avais peut-être à faire à un rêve très élaboré, reproduisant une réalité similaire à celle dont je venais. Avec tout ça, j’en avais oublié de manger, et Dieu sait que j’avais faim. Je courus dans la cuisine pour m’attraper quelque chose à grignoter – du sucré de préférence – quand on toqua à la porte. Je réfléchis à qui cela aurait pu être et en vint à la conclusion que c’était probablement Sam qui était venu me voir suite à notre précédent appel. Pas de chance pour lui, je n’avais aucune envie de le voir, aussi je retournais à mes placards en quête d’une collation et en espérant qu’il se lasse de frapper à ma porte.

Bien entendu, il n’avait pas arrêté, et j’avais droit à une répétition de trois coups toutes les dix secondes me rendant de plus en plus irrité. Afin de cesser ce boucan, je me décidai à aller lui ouvrir. Je ne voulais vraiment pas le voir aujourd’hui, mais si je ne faisais rien, il ne me lâcherait pas de la journée. Je fonçai vers la porte et l’ouvris d’un coup sec, comme pour montrer que je n’étais pas d’humeur à le recevoir. Je m’attendais à voir son visage toujours joyeux et devoir écouter son monologue pour qu’il m’explique la situation. Au lieu de ça, j’étais face à une personne que je n’avais plus vu depuis ce qui semblait être une éternité.

Son visage me rappelait le paysage que j’apercevais depuis ma fenêtre : sa chevelure blonde et décoiffée ressemblant au soleil tombait sur son front, cachant une peau pâle me rappelant la neige au-dehors, qui contrastait avec des yeux aussi bleus que le ciel. Elle était comme dans mes souvenirs, si ce n’est plus belle encore. Sa vue me fit remonter une flopée de souvenirs, comme un tsunami qui s’abattait sur moi d’une force sans pareille, sans aucun moyen de l’éviter. J’étais pris au piège sous l’eau, essayant par tous les moyens de remonter à la surface, en vain. Prisonnier dans cet océan de souvenirs, me débattre ne servait à rien. Marie avait une emprise sur moi dont je ne pourrais jamais me défaire et si elle ne venait pas me sauver, je finirai par me noyer, seul.

Et comme si j’étais sous l’eau, je n’arrivais plus à respirer et mes membres se raidirent, incapables de faire le moindre mouvement. Je la regardais droit dans les yeux, ne pouvant dire un mot, et ne sachant pas si ce que je voyais devant moi était bien réel ou l’œuvre de mon imagination. J’allais enfin ouvrir la bouche pour dire un mot quand elle me sauta au cou et manqua de me faire basculer en arrière. Qu’était-il en train de se passer ? Pourquoi était-elle revenue vers moi sans prévenir ? Tout cela me semblait louche et je me demandais si je n’étais finalement pas en train de rêver.

Marie ôta ses mains de mon cou et me regarda droit dans les yeux avec son regard perçant. Elle souriait, comme si tout ce qui s’était passé auparavant n’avait jamais eu lieu.
« J’ai quelque chose d’important à te dire », dit-elle, d’un air encore plus radieux.
Devant cette annonce, mes yeux s’écarquillèrent et de fines gouttes de sueur perlaient sur mon front. Instinctivement, je fis un mouvement de recul, comme effrayé de ce qu’elle allait m’annoncer. Aucun signe de vie durant tout ce temps pour finalement revenir comme une fleur en m’annonçant quelque chose d’important, et ça dans un état de joie le plus total ? Non, il y avait définitivement quelque chose qui n’allait pas, et j’étais de plus en plus sûr que ce que je voyais n’était pas la réalité. Je décidai d’entrer dans son jeu afin d’en savoir un peu plus.
« Non, je ne sais pas, qu’est-ce que tu as à m’annoncer de si important ?
— Accroche-toi bien mon amour, je suis enceinte ! »
Ce dernier mot fit écho dans mon esprit. Marie n’était pas enceinte, j’en étais persuadé. Alors pourquoi diable me dirait-elle cela ? Je ne voyais plus qu’une seule explication possible pour répondre à tout cela : j’étais bel et bien en train de rêver. J’étais dans un univers où Marie était encore mienne et où elle était effectivement tombée enceinte. Cela me semblait d’autant plus clair au vu de son attitude qui n’avait pas lieu d’être. Oui, j’en étais sûr, maintenant : j’étais en train de rêver. J’étais dans un univers où Marie et moi étions encore ensemble, aussi proches qu’au premier jour. Et si je voulais garder ce bonheur, je devais agir. Mourir pour mieux renaître.

J’avais élaboré plusieurs plans en avance pour préméditer ma propre mort. Il le fallait bien, je ne pouvais pas savoir à l’avance de quoi serait fait mon rêve et je devais prévoir toute éventualité. Mon premier choix était de sauter par la fenêtre de mon appartement. C’était une mort rapide et simple, avec comme seule condition de me trouver chez moi au moment du rêve. J’étais chanceux de constater que cela était le cas et que je n’aurais pas à passer par d’autres méthodes beaucoup plus dangereuses. Je regardai Marie, un dernier instant, avant de partir en direction de la fenêtre, la laissant sans aucune explication. J’ouvris la vitre d’un mouvement rapide et brutal qui me surprit moi-même. Dès son ouverture, un courant d’air se jeta sur moi et me fit avoir un frisson glacial. Je m’approchai légèrement du vide pour observer le bitume en bas, mon futur point d’arrivée. Je me penchai alors encore un peu plus pour me retrouver à moitié au-dehors, les yeux rivés vers le bas. C’est alors qu’un facteur capital entra en jeu. Un paramètre que je n’avais pas prévu dans mes plans. Une notion si simple et si humaine que j’en étais venu à l’oublier. La peur. Même dans mon rêve, elle était capable de me tétaniser, de m’avertir du danger. Mon cerveau envoyait des alertes à l’ensemble de mon corps pour me dire de stopper net ce que j’étais en train de faire. L’instinct de survie prenait le dessus. Et il était en train de gagner.

Je rentrai à l’intérieur, à la fois heureux d’avoir évité cette chute, mais en colère pour ne pas avoir réussi à surmonter cette peur qui me privait d’une vie rêvée. Je réalisai alors que Marie m’observait depuis tout à l’heure, ses yeux plus ahuris que jamais.
« Mais qu’est-ce que tu fais ? » me hurla-t-elle. Il aurait été trop long de tout lui expliquer. Et puis, m’aurait-elle vraiment cru ? Au mieux, elle se dirait que j’étais malade et que j’avais la tête dans les nuages. Au pire, elle me prendrait pour un fou et se presserait de me laisser seul dans ma folie.
Je me rapprochai d’elle, le visage souriant. Elle me regardait encore comme si j’étais un extra-terrestre, venu d’une autre galaxie (ce qui n’était, en soi, pas tout à fait faux). Mes lèvres se posèrent sur les siennes pour y laisser un baiser innocent.
« Ne t’en fais pas mon amour, je reviens bientôt. » Sur ces mots, je pris mes clés de voiture posées sur la table et sortis de l’appartement, afin de mettre en place mon prochain plan.


Thomas laissa Marie seule dans son appartement, sans lui fournir aucune explication. Elle l’avait trouvé tellement bizarre, tellement perdu, tellement…brisé. Elle se rendait compte à quel point elle avait une influence sur lui et que sans elle, il n’était plus lui-même. Marie resta là, un instant, ne sachant comment gérer la situation. Malgré tout ce qu’elle avait pu imaginer comme scénarios de retrouvailles, celui-ci ne figurait même pas dans sa liste tant il était complètement fou. Elle scruta l’appartement, se remémorant chaque petit détail au fur et à mesure, comme cette lampe qu’elle adorait tant près de la télévision qui, une fois allumée, apposait sa lumière jaune sur l’écran, empêchant de correctement voir un programme. Elle lui avait maintes fois répété de la déplacer pour éviter ce problème, mais Thomas ne voulait rien entendre. Cette lampe, il l’aimait près de la télévision, un point c’est tout.

Marie entra ensuite dans la chambre, qui n’avait absolument pas changé. Même suite à leur dispute, il y avait encore ce cadre photo où on les apercevait souriants comme deux adolescents. Derrière eux se trouvait le Dôme de Milan, une immense cathédrale qu’ils avaient visitée il y a de ça deux ans. Thomas lui avait fait la surprise pour leur trois ans de relation et l’avait emmené en Italie pour une semaine romantique. Il disait qu’il voulait lui prouver que, contrairement à ce qu’on dit, l’amour ne durait pas trois ans. Pour Marie, il s’agissait de la plus belle surprise qu’on ne lui avait jamais faite, et cela l’avait touché au plus profond de son cœur. Ce souvenir qui était autrefois joyeux se mélangeait aujourd’hui à un sentiment de tristesse au vu de la situation actuelle. Elle aurait tellement aimé repartir une semaine dans un lieu de paradis avec l’amour de sa vie plutôt que de se retrouver dans une énorme dispute.

À côté de la photo se trouvait son dictionnaire d’anglais ainsi qu’un autre livre qu’elle n’avait jamais vu avant. Par curiosité, elle décida d’y jeter un œil. Elle était presque devenue bilingue dans cette langue et n’eut aucun mal à décrypter cet ouvrage. Ligne après ligne, le visage de Marie devenait de plus en plus terne, de plus en plus sombre. Les pièces du puzzle commençaient à s’imbriquer dans sa tête et elle arrivait enfin à comprendre l’attitude décalée de Thomas il y a quelques minutes et pourquoi il avait passé la moitié de son corps par-dessus la fenêtre. Marie se rappela alors qu’elle venait de le laisser partir, seul, avec les idées de ce livre imprimées dans sa tête. Elle poussa un cri d’horreur avant de se jeter sur la porte d’entrée et de courir à l’extérieur.


Une fois dehors, j’eus un léger soulagement quand je vis que ma voiture était bel et bien là, me permettant de passer directement au plan B. J’ouvris la portière et m’installa à l’intérieur. J’attrapai ma ceinture par réflexe avant de me rendre compte que je n’en aurais pas besoin. Il fallait que je provoque un choc important pour me faire projeter hors de la voiture afin de mourir sur le coup, évitant ainsi une mort trop douloureuse. Je tournai la clé dans la fente de ma voiture et entendit le moteur ronronner. Puis plus rien. La voiture n’avait pas démarré. « C’est une blague », me dis-je. C’était comme si tout avait été mis en place pour m’empêcher de mourir. Comme si une force extérieure me surveillait et faisait tout pour que je reste piégé dans ce monde où Marie m’avait quitté. Je tournai une nouvelle fois et le moteur démarra. Sauvé. J’enclenchai la marche arrière pour libérer ma place de parking et me dirigeai droit vers la route principale. J’avais prévu de foncer tout droit à l’intérieur du parc où j’ai embrassé Marie pour la première fois. C’était à la fois le lieu où tout avait commencé et où tout avait fini. Et lorsque je percuterai la fontaine, m’expulsant de plein fouet hors de la voiture, je quitterai ce monde grâce à cet endroit. Je trouvais cela assez beau d’une certaine manière, presque poétique si on oubliait le résultat morbide de mon acte. Je passai la première vitesse et commença à accélérer. Mes yeux se posèrent un instant sur le rétroviseur intérieur et aperçurent Marie, au loin, qui venait de sortir de l’immeuble et me courrait après. Je l’observai sans comprendre pourquoi elle, qui était si joyeuse il y a un instant, affichait un air terrorisé. Je la voyais continuer d’avancer et je ne pouvais détacher mes yeux d’elle. Je serai bientôt de retour, Marie.


En descendant les marches deux par deux, Marie avait manqué de peu de tomber dans les escaliers, se rattrapant à la barre en métal juste à temps. En tombant, elle s’était légèrement foulé la cheville et elle ressentait une forte douleur au niveau du pied. D’habitude, elle se serait arrêtée en hurlant et se serait massé le point sensible jusqu’à ce qu’elle aille mieux. Mais pas cette fois. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre du temps quand elle savait ce que Thomas comptait faire. Cette infime douleur ne serait rien comparée à la mort de son amour. Et elle ne se pardonnerait jamais de ne pas l’avoir prévenu à temps. Non mais qu’elle idée lui était passée par la tête. S’en aller dans un rêve, n’importe quoi. Il devait vraiment être fou amoureux pour être aussi aveugle et ne pas se rendre compte que cela n’avait aucun sens. Elle se jeta sur la porte d’entrée et sortit à toute allure en manquant de peu de perdre l’équilibre et de tomber à terre. Elle scruta les voitures garées en épi pour repérer celle de Thomas, mais ne la trouva pas. Ses yeux continuaient de chercher quand un bruit sourd parvint à ses oreilles, comme un choc violent, qui résonnait maintenant dans tout le quartier. Elle se retourna pour faire face à la source du bruit et reconnut aussitôt la voiture qui fumait au loin près de la sortie. Elle se précipita vers le véhicule, le cœur battant aussi vite que son allure pour découvrir ce qui s’était passé. Thomas avait percuté de plein fouet un autre véhicule qui arrivait par là, comme s’il n’avait même pas vu arriver cette Jaguar rouge. Marie arriva près de la voiture de son homme et constata les dégâts : le pare-chocs avant était en ruine, le parebrise avait volé en éclat et les airbags s’étaient tous déclenchés à l’intérieur. Assis sur le siège conducteur, Thomas avait la tête enfoncée dans cette poche blanche qui lui avait probablement sauvé la vie. Marie eut un léger soupir de soulagement quand elle vit les poumons de Thomas se remplirent d’air, signe qu’il était encore en vie. Elle échappa un sourire nerveux et une fine larme s’écoula sur sa joue. Au même moment, Thomas reprit connaissance.


« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » me demandais-je. Mes yeux s’ouvrirent avec difficulté. Il me semblait que ma tête se reposait sur un oreiller. Pas très confortable, d’ailleurs. Je levai la tête pour me redresser et la douleur me saisit instantanément. Mon dos était en miette, comme si on avait brisé ma colonne vertébrale avec un marteau et un burin. En observant autour de moi, je me suis rappelé ce qui m’était arrivé : je regardais Marie dans le rétroviseur quand j’ai percuté quelque chose, surement une autre voiture.
« Thomas, tu vas bien ? J’ai eu tellement peur ! » La voix qui venait de ma gauche m’était familière, mais avec le choc de l’accident, je ne savais plus à qui elle appartenait. Par réflexe, j’essayai de tourner la tête dans la direction du son, mais la douleur était insupportable. Il fallait que ma tête reste droite et que ce soit mon corps tout entier qui se tourne pour éviter de ressentir cette souffrance. Je pivotai alors légèrement et l’aperçut devant mes yeux. Marie. Les souvenirs revinrent à toute allure et je me rappelai maintenant exactement ce qui s’était passé. Je croyais être dans un rêve, mais le fait que je ne me sois pas réveillé après un tel crash me prouvait bien que j’avais tort. J’avais failli me tuer. Je réfléchis soudain à quelque chose qui me perturbait. Si j’avais cru que tout ceci était un rêve, c’est parce que Marie était revenue vers moi, plus amoureuse que jamais, en m’annonçant qu’elle était enceinte. Si tout cela était donc bien réel, je ne comprenais vraiment plus rien. Marie ouvrit la portière et m’aida à me glisser hors de la voiture qui ne ressemblait désormais plus à rien. J’avais du mal à me tenir debout et préférai m’asseoir.
« Mais qu’est-ce qu’il t’a pris enfin ? T’es devenu fou ?
— Je voulais être avec toi, dis-je, le cerveau encore embrumé. Je t’aime tellement. Je pouvais pas vivre sans toi.
— Jamais je te quitterai, imbécile ! »
Elle avait les larmes aux yeux, et si je n’étais pas dans les choux, je pense que je me serais aussi mis à pleurer.
« L’accident, pourquoi j’ai eu un accident ?
– Tu roulais vite, tu n’as pas eu le temps de voir l’autre voiture arriver. »
Juste avant le choc, je me rappelle avoir fixé Marie dans le rétroviseur, m’empêchant de regarder devant moi et de connaître l’origine du crash. C’était donc bien une voiture que j’avais percutée. J’espérais au plus profond de moi que le conducteur n’avait rien. Je me tournai avec prudence vers l’origine de l’accident et vis l’autre voiture. Des frissons m’envahir tout le corps quand je découvris cette Jaguar rouge qui ne pouvait appartenir qu’à une seule personne que je connaissais. Je me relevais machinalement, ignorant la douleur qui me tiraillait, comme si l’accident n’avait jamais eu lieu et que tout allait bien. Je m’avançai avec effroi près de la voiture rouge, la respiration rapide et saccadée. Lorsque j’étais assez proche pour voir l’intérieur de la voiture, mon souffle se coupa. Les airbags ne s’étaient pas déclenchés. Des éclats de verre étaient éparpillés sur les sièges. Au milieu de cette scène chaotique, Sam était là, assis face au volant, la tête recouverte de sang.

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