On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux – Antoine de Saint-Exupéry
Ah. L’amour. Il n’y a peut-être aucun sentiment de plus fort que lui. Vous savez, cette émotion qui vous pousserez à faire n’importe quoi pour une autre personne, en dépit de ce qui pourrait vous arriver. Cet instinct qui est le seul capable de vous faire réfléchir, non pas avec votre cerveau, toujours rationnel, mais avec votre cœur qui fait fi de la logique et qui n’agit que par passion. Ce sentiment représente quelque chose de beau, de pur, de magique même. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Sommes-nous toujours à la recherche de cet amour pur ? C’est ce que l’on va voir aujourd’hui dans cet article !
Si cette recherche de l’amour est une quête universelle, elle n’en reste pas moins difficile et notamment de nos jours. En effet, selon une enquête du CREDOC pour la fondation de France réalisée en 2017, 6% des jeunes âgés de 15 à 30 ans seraient en situation d’isolement (à différencier du sentiment de solitude qui n’est lui que subjectif et non quantifiable). Pour déterminer ce nombre, le CREDOC s’est appuyé sur différents réseaux de sociabilité (professionnel, scolaire, associatif, de voisinage, familial et amical). Il a été observé que 6% des jeunes n’avaient aucun réseau de sociabilité et que 12% n’en possédaient qu’un seul. Si on combine ces deux nombres, on atteint presque les 20% soit 1 personne sur 5 ce qui est considérable quand on sait que des situations d’isolement mènent souvent à des dépressions voire à des suicides.
Mais revenons strictement sur le côté sentimental et romantique. Là non plus les chiffres ne sont pas optimistes : selon un rapport de l’Acxiom en 2012, les célibataires représentent 40,6% de l’ensemble des foyers français. L’étude explique par ailleurs que l’on peut dégager 4 principaux types de célibataires :
- les Eco-Single (jeunes de 18 à 24 ans qui s’investissent en premier dans leur logement avant de faire leur nid)
- les City Singles (les 35-49 ans vivant dans un parfait équilibre entre travail et loisirs profitant de leur liberté)
- les Classic Solos (entre 50 et 64 ans, population de gens plutôt centrés sur eux-mêmes mais sans enfermement)
- les Papy et Mamy Tonic (les 65 ans et plus qui sont principalement veufs ou veuves mais restent cependant épanouis)
En ce qui concerne les jeunes, 7% d’entre eux sont dans une situation de célibat. On pourrait alors se demander comment ils pourraient faire pour se sortir de cette situation et trouver l’amour, le vrai. Mais est-ce vraiment ce qu’ils recherchent ?
Il n’y a pas si longtemps, le seul moyen de rencontrer des gens était tout simplement de sortir et de parler, concept aujourd’hui révolu avec l’apparition des nouvelles technologies qui nous permettent de communiquer avec d’autres individus sans pour autant les voir ou leur parler de vive voix. De nos jours, vous avez une multitude de sites et applications de rencontres qui pullulent sur internet, vous promettant de trouver la perle rare en peu de temps. Le nombre de sites différents montre bien que l’amour fait vendre et que c’est un sentiment que les gens recherchent à tout prix (même pour 30€ par mois), et ce n’est pas le flot d’émissions télé qui prouvera le contraire (l’amour est dans le pré, les princes de l’amour pour ne citer qu’eux). Il faut reconnaître que ce genre de sites est assez pratique : un petit like sur une personne et vous pouvez lui parler via votre écran, enlevant ainsi toute la nervosité et l’appréhension d’une rencontre réelle. Cela peut paraître efficace après tout, et si cela aide les gens à trouver l’amour, pourquoi pas ? Eh bien, quand on regarde de plus près, tout n’est pas si rose qu’il n’y paraît. Prenez Tinder par exemple, l’application de rencontres la plus populaire. Selon une étude du Global Web Index, il se trouve que 42% des utilisateurs (hommes ou femmes) seraient déjà dans une relation sérieuse. Alors pourquoi donc utiliser une telle application si vous fréquentez déjà quelqu’un ? Cela revient encore à notre société qui favorise la quantité sur la qualité. Il faut avoir toujours plus d’argent, toujours plus de vêtements, toujours plus d’amis et inévitablement toujours plus de conquêtes. Pour finir avec tous ces chiffres, je vous invite à jeter un œil sur le rapport Ipsos traitant de l’amour chez les français qui contient des statistiques très intéressantes.
Un autre point intéressant est l’évolution de l’amour dans l’art au fil du temps. Prenons la musique par exemple avec le titre de Jacques Brel “Ne me quitte pas“. Dans cette chanson, le chanteur souhaite offrir à sa muse “des perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas” pour qu’elle reste à ses côtés. On voit bien ici toute la passion qu’il éprouve pour cette femme et qu’il serait prêt à tout pour la garder, même si cela est impossible.
Écoutons maintenant les paroles d’un artiste français qui a connu une ascension artistique fulgurante ces dernières années : Maître Gims. Dans une de ses chansons les plus connues, “Bella“, il décrit une femme si belle qu’il “aimerai[t] devenir la chaise sur laquelle elle s’assoit”. Nous pouvons clairement voir ici que le poète Gims souhaiterait se tenir tout près de cette femme au point de se transformer en chaise. Il pourrait ainsi l’aider à s’asseoir confortablement en toute circonstance. Il y a probablement une autre signification à ces paroles, mais je ne m’y aventurerais pas.
Je suis un peu mauvaise langue dans cette analyse en choisissant les paroles qui me conviennent le mieux pour prouver mon point, toutefois, on ne retrouve aujourd’hui que très rarement des textes d’une beauté comparable à ce qui se faisait auparavant.
Parlons d’art toujours avec la poésie, moyen efficace de transmettre des émotions mais qui a malheureusement cessé d’exister il y a bien longtemps. Dans le cadre de cet article, j’ai décidé de me mettre à l’écriture d’un poème pour essayer de remettre au goût du jour cette forme d’expression d’une beauté sans pareille. Je me suis basé sur un sonnet (forme de poésie que j’adore particulièrement) pour l’écrire afin d’avoir quelques repères. En effet, les sonnets ont un code bien précis évitant de me perdre dans l’écriture : il y a quatorze vers composés de deux quatrains et deux tercets. De plus, les vers doivent rimer selon un schéma défini (pour ma part, j’ai choisi le sonnet de type Peletier “ABBA ABBA CCD EDE”). Pour rajouter une petite difficulté, je me suis imposé des vers en alexandrins.
Ce poème traitant de l’amour n’a pas de nom. De plus, ceci est la première fois que je me livre à ce genre d’exercice, l’exécution risque d’être quelque peu maladroite avec un vocabulaire peu riche. J’espère toutefois que vous apprécierez ce court poème et je vous souhaite plein d’amour pour cette St-Valentin ! ❤