Et ça, j’achète !

Posted by Antoine Delia on Friday, December 1, 2017

Aujourd’hui marque le premier jour du dernier mois de l’année à savoir, décembre. Ce merveilleux mois rime avec fêtes, repas de famille, hiver et anniversaire d’une superstar (le 9 décembre si j’en crois mes sources). Mais le jour que tout le monde attend avec impatience tombe un peu plus tard, lorsqu’un étrange vieil homme habillé de rouge et de blanc viendra vous rendre visite par votre cheminée pour poser au pied du sapin de merveilleux cadeaux (seulement si vous avez été sage cette année). Ce sera l’occasion pour certains de se voir offrir le dernier iPhone, une nouvelle console de jeu, ou tout simplement un peu d’argent pour se faire plaisir au cours de l’année. Mais est-ce que la consommation de tous ces produits nous rend vraiment heureux ? Y a-t-il un lien entre le nombre de cadeaux et le bonheur ? Je suis récemment tombé sur un article du philosophe et ancien ministre Luc Ferry qui tente de répondre à cette question.

Résultat de recherche d’images pour "harry potter film dudley" 36 ? Mais l’an dernier, l’an dernier j’en avais 37 !

Parlons tout d’abord du paradoxe d’Easterlin. Oui, je vous vois déjà quitter cet article rien qu’à la vue de ce nom, mais rassurez-vous cela va devenir intéressant. Ce paradoxe qui tient son nom de l’économiste américain Richard Easterlin montre qu’une hausse du PIB ne se traduit pas forcément par une hausse du niveau de bien-être ressenti par les individus. Cela se rapproche en psychologie du paradoxe de l’abondance qui dit que la disponibilité en quantité non limitée d’une satisfaction précédemment rare, finit par engendrer une sorte de lassitude qui conduit à la passivité. Pour faire simple, la quantité mène à l’ennui. On peut alors se poser la question suivante : Ne faut-il pas apprendre à privilégier le qualitatif sur le quantitatif ?

Revenons à ce bon vieux Easterlin (oui encore lui). Ce dernier a évoqué trois raisons qui pourraient expliquer ce paradoxe. Il y a d’abord la question de la jalousie, ou pour être plus précis de l’envie. Si l’on s’en réfère à l’article sur les péchés capitaux, l’envie est en fait la tristesse ressentie face à la possession par autrui d’un bien, et la volonté de se l’approprier par tout moyen et à tout prix. Et cette comparaison avec d’autres personnes, nous la faisons tous les jours et de plus en plus avec les nouvelles technologies. Prenons l’exemple d’Instagram, une application permettant de mettre en ligne des photos et de les partager au grand public. Il vous suffit de naviguer quelques minutes sur ce site pour vous rendre compte que tout est parfait. Les gens sont beaux, musclés, bien habillés en train de siroter un cocktail dans une île perdue du Pacifique. Évidemment si vous regarder ce genre de photos pendant votre pause au travail, il y a de quoi déprimer. Et l’arrivé de Snapchat n’a pas aidé les choses. C’est aujourd’hui une vraie guerre afin de montrer aux autres qui a la meilleure vie, sans pour autant apprécier le moment présent.

Comics from www.piecomic.com

La deuxième raison porte sur le phénomène de l’adaptation. Je suis sur que vous avez déjà eu la même expérience que moi : vous venez d’acheter un nouveau téléphone et vous commencez par en prendre soin comme la prunelle de vos yeux. Mais au fil des mois, vous y portez de moins en moins attention jusqu’au point que cela vous est presque égal si celui-ci tombe par terre.

Pour finir, Easterlin parle d’anticipation. Il y aura toujours plus puissant ou plus riche que nous, rendant ainsi la poursuite sans fin des biens matériels dénuée de sens. On peut en effet voir beaucoup de personnes se ruer sur le dernier téléphone à la mode pour finalement le remplacer quelques mois plus tard lorsque sa version suivante sera disponible.

Si la possession de tous ces biens ne rend pas heureux alors comment atteindre le bonheur ? C’est une question qu’il est important de se poser et je pense que la réponse varie en fonction des individus. Il ne tient qu’à vous de la trouver.

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